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samedi 20 juillet 2013

A Paris Lovecraft vit... Une redécouverte américaine



En 1970 un jeune étudiant américain originaire de Providence, Paul R. Michaud en voyage à Paris, découvre avec stupeur qu'un écrivain des années 30, de sa propre ville natale, de son pays et totalement inconnu là bas, est dans toute les devantures de libraires et connait un succés sans précedent. Il enverra un article au journal le Providence Evening Bulletin et qui paraitra le  29 décembre 1970, sous le titre de: A Paris Lovecraft vit, et dont voici la traduction.


"Paris - la description étrangement précise par Howard Phillips Lovecraft des sons et des odeurs d'une petite rue de Paris peu connue poussa un ami à lui demander s'il avait jamais été en France. "Oui" répondit Lovecraft, "dans un rêve avec Poe". (1)  Sauf pour quelques voyages à Boston et un voyage dans le sud profond, HP Lovecraft n'a jamais quitté sa maison de Colle Hill à Providence. C'était un solitaire qui refusait le contact avec le monde extérieur. (2) En dépit de n'être jamais venu à Paris, Lovecraft a trouvé dans la capitale française un foyer qui lui a longtemps été refusée dans le Rhode Island et dans le reste des États-Unis. Bien que considéré comme mort pour la plupart de ses compatriotes Lovecraft est bel et bien vivant et vit à Paris.

Il est tellement vivant à Paris, qu'il est difficile de marcher dans la rue sans éviter de voir son nom soit dans une vitrine de librairie ou sur une devanture de cinéma.Il suffit de mentionner à un étudiant français que vous êtes de Providence et le plus souvent le nom de Lovecraft est automatiquement mentionné - causant souvent l'embarras de beaucoup de Rhode Islander qui n'ont jamais entendu parler de lui.

Lovecraft est particulièrement vénéré par les étudiants français, dont beaucoup transportent ses oeuvres dans leurs poches. Pour eux Lovecraft est autant un héros culturel que l'étaient autrefois Albert Camus et Jean-Paul Sartre.Les œuvres traduites de Lovecraft sont tellement demandées à Paris que la plupart des librairies conservent des stocks importants de plusieurs titres. Beaucoup d'entre eux vont même jusqu'à leur consacrer des vitrines entières.

"La malédiction d'Arkham" de Roger Corman, une adapation cinématographique d'une histoire de Lovecraft a été si populaire dans le quartier latin qu'elle a fonctioné en continu dans au moins deux cinéma pendant plusieurs mois. L'un des cinéma a consacée un mur d'affichage extérieur entier sur Lovecraft.

La première traduction française de Lovecraft est apparue en 1954 et, les deux années suivantes, la majeure partie de son travail a été publié. Depuis lors, les oeuvres de Lovecraft ont vu plusieurs éditions et déjà plus de 300 000 exemplaires de poche ont été vendus à Paris seulement.

Jacques Bergier, l'homme qui a passé 20 ans à essayer de faire publier Lovecraft en français est le genre de personne que H.P Lovecraft serait devenu s'il vivait encore aujourd'hui. Il est l'un des auteurs de science-fiction le plus lu de France, et a récemment publié: "Le Matin des Magiciens" qui s'est vendu à gros tirages dans ses éditions française et américaine. En tant que rédacteur du magazine de science-fiction Planète, il a consacré son numéro d'été à une étude d' Ho Chi Minh, l'un des héros de Bergier. (3)

Ingénieur chimiste de profession, Bergier a une longue liste de découvertes importantes à son actif, ainsi que la notoriété d'avoir plannifiéla destruction  de la base de missiles Allemande de Peenemünde comme combattant de la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale (4). Aujourd'hui, il envisage d'accepter une nomination à l'Université de Californie à Berkeley , car il prévoit de déménager aux États-Unis dans  un avenir proche.

Si Lovecraft a été si bien reçu par les Français précise Bergier c'est parce qu'il était un écrivain qui protestait contre l'absurdité d'une civilisation scientifique empiétant rapidement sur ​​l'homme. Depuis 1940, les Français ce sont battus continuellement, perdant des batailles militaires sur leur propre sol et à l'étranger. Ss le message de Lovecraft a été significatif pour eux, il n'a été accepté que très récemment par son propre pays parce que les Américains dans leur ensemble ont réalisé l'absurdité des guerres de la technologie que dans le milieu des années 1960, avec l'augmentation de l'engagement américain au Vietnam. Si la condamnation de la civilisation scientifique par Lovecraft a été bien reçu par les étudiants français dit Bergier c'est parce que, comme eux, il est un "constestataire", celui qui conteste ouquestionne la base même de la société dans laquelle il vit. (5)

Que Lovecraft soit aussi populaire que lui à Paris est très surprenant, dit Bergier, surtout depuis que l'auteur américain est mort il y a plus de 30 ans. Lovecraft s'est très bien vendu à Paris, en dépit de ne pas être là pour promouvoir ses livres. Mais, dit Bergier, si Lovecraft vivait aujourd'hui, il se serait probablement dérobé à tout contact avec le public des lecteurs. L'auteur de Rhode island était un homme très timide, mais pour un petit cercle d'amis, il était trés méprisant envers le genre humain. Si Lovecraft agissait de cette façon, dit Bergier c'est parce que, enfant, il a été à plusieurs reprises fustigé verbalement par sa mère qui lui disait qu'il était très médiocre et ne réussirait jamais à rien (6).

La prédiction s'avera vraie dans le quotidien de Lovecraft, car il n'y a jamais pu gagner plus de 15 $ par semaine de ses écrits de science-fiction (7)

Arkham House a publié un grand nombre d'œuvres de Lovecrafts mais en édition très limitée. Une récente vérification ponctuelle des librairies de Providence et de Boston ne m'a fait trouver que deux copies de livre de poche de Lovecraft curieusement à Fremont Street chez un préteur sur gage, je n'en n'ai pas trouvé du tout à Providence. Parceque Lovecraft n'a eu aucun contact avec le monde extérieur, il a écrit comme s'il avait vécu sur une autre planète, dit Bergier. Une traduction Lovecraft a été trés justement intitulée: "Je suis d'ailleurs" ( (I come from Elsewhere) (8).

Mais au cours des trente dernières années, certaines parties de ce monde qui l'avaient jadis exilé commencent à ressembler de très près au monde sur lequel il a écrit. Peu compris durant sa vie ainsi que dans son propre pays, Lovecraft comme beaucoup d'écrivains de sa décennie, est devenu un expatrié, mais un expatrié qui n'a jamais dû quitter sa ville natale et son pays."

De retour chez lui Paul R. Michaud demandera l'aide financiére de ses parents pour fonder en 1977 une petite maison d'édition: Necronomicon Press dont il passera ensuite le flambeau à son jeune frêre Marc R. Michaud. Pour publier des oeuvres de Lovecraft, mais aussi pour discuter autour et de son oeuvre aux travers de bulletins comme les "Lovecraft Studies" ou "Crypt of Cthulu" et ou interviendrons des personnes comme Will Murray, Kenneth Faig Jr, S.T Joshi, Robert M. Price, et beaucoup d'autres, qui à travers leurs actions, allaient enfin ramener l'enfant prodigue au pays.

Dédicace
Mes plus chaleureux remerciements à Kathy de l'autre côté de l'océan , 
et sans qui cet article ne me serait jamais parvenu.


(1) Une histoire belle mais fausse que Bergier aimait à raconter car inventée par lui.
(2) Faux - HPL on le sait maintenan,t sans être un routard a voyagé plus que cela .
(3) On était en pleine guerre du Vietnam en 1970) 
(4) Il faisait parti du réseau Marco Polo qui avertit Londres que les nazis avaient réalisé des essais concluants avec les V1. Ces messages adressés au Colonel Rémy retinrent l'attention du commandement anglais qui prit en considération la menace et déclencha une 'action de sabotage de la base avec succés.
(5) HPL comme Marxisteet constestatire! - là on sent que c'est Bergier qui parle, et Michaud pour la partie sur la prise de conscience américaine à cause de la guerre du Vietnam que HPL aurait en plus surement approuvée.
(6) On sait maintenant que la vérité sur sa misanthropie et ses rapports avec sa mêre, est un peu plus subtile. 
(7) Ecrits de fantastique aurait été plus approprié. 
(8) en fait: The Outsider dans le titre original).

Lien:  Lovecraft une aventure Littéraire en France

vendredi 19 juillet 2013

Lovecraft une aventure littéraire en France

Un aparté dans Innsmouthmania pour parler non pas de notre ville préféré, mais pour décrire comment Lovecraft arriva et fut connu dans l'hexagone et comment grace au succés rencontré ici il put renouer avec une reconnaissance dans son propre pays. Cette page est pour l'instant en devenir et grossira au fur et à mesure des découvertes et des ajouts.

A sa mort H.P Lovecraft tombe dans un casi oubli. Les pulps qui ont accueillis ses nouvelles vont perdurer encore un temps mais une guerre se prépare et va mettre le monde à feu et à sang. Seuls quelques amis continuent grace à des fanzines, des publications, une maison d'édition (Arkham House qui lui est en grande partie dédiée), à entretenir la flamme, les écrits et le souvenir de HPL, mais cela se fera au travers de petits tirages, pour un cercle limité de personnes, et donc de façon confidentielle. 

Comme Cthulu; Lovecraft, dort.

Les signes du  réveil ne vont pas venir des USA, mais de France ou un homme, Jacques Bergier, à la vie improbable et fantastique, va tomber sous le charme de l'écrivain de Providence, deviner l'importance de son oeuvre et aprés guerre finira par le faire traduire et éditer. Il sera suivi de beaucoup d'autres.

Jusqu'a ce qu'un jour de septembre 1970, ou un jeune étudiant de Providence en voyage à Paris ne le "ramène au pays"... 

Mais n'anticipons pas et démarrons la chonologie des événement...

Découverte

Les années 30

1930
Jacques Bergier en 1930 réussit le concours d’entrée à l’Institut de Chimie de Paris.Pour alimenter sa boulimie de lecture il découvre les collections de pulps américaines (Weird tales, Argosy, All Story, etc) grace aux stocks ayant appartenu à l’American Legion installée en France depuis 1919 et vendus à la librairie Joseph-Gibert à Paris dans le quartier latin. Il peut y lire les plus grands noms du fantastique et de la SF américaine. Il y découvre Lovecraft, ce sera un choc.


1936
Jacques Bergier envoit une lettre enthousiaste "From a French reader" pour Lovecraft aux courrier des lecteurs (The Eyrie) de la revue Weird Tales en Mars 1936. Il y écrit: "Donnez nous par tous les moyens possibles plus d'histoires de H.P Lovecraft. Il est, à ce jour, le seul écrivain qui est réellement habité."


1937
Mort de H.P Lovecraft le 15 mars 1937 


Jacques Bergier récidive en septembre 1937 avec une autre lettre à Weird Tales. "From a French enthousiast" et y déplore la mort de Lovecraft. Il écrit alors: "Le décés de Lovecraft, semble pour moi,  marquer la fin d'une époque dans l'histoire de la littérature de fiction Américaine."

Les nouvelles de Lovecraft  continuent d'être publiés un temps dans les pulps.


1939
Aux USA (Sauk City, Wisconsin ) August Derleth et Donald Wandrei créent Arkham House une maison d'édition specialisée dans la littérature fantastique et pour preserver l'oeuvre de H. P. Lovecraft de l'oubli. Cette maison d'édition restera confidentielle et peu rentable mais gardera en "réanimation", des années durant, l'oeuvre de Lovecraft.


Les années 40

 1941
August Derleth écrit  une série de contes et de nouvelles ("Someone in the Dark") à partir de notes fragmentaires de Lovecraft. La première d'une série  ou il sera rejoint au fil des années par d'autres écrivains qui prolongeront les histoires dites du mythe de Cthulhu.


1945
H.P Lovecraft débarque en France, au sens propre, les GIs transportant dans leur paquetages des petits livres imprimée par l'armée américaine (en anglais donc), dont The Dunwich horror and other Weird Tales, de Lovecraft et un recueil de nouvelles fantastiques: Sleep No More, éditées par August Derleth et qui contient des nouvelles de son ami disparu.


Les années 50

 1953
En 1953, Jacques Bergier soumet à l'éditeur Robert Laffont, un projet de collection française de science-fiction qu'il dirigerait conjointement avec le mathématicien François Le Lionnais, mais la collection ne voit pas le jour.

La Balance, est le nom de la librairie spécialisée en sciences humaines où travaille Valérie Schmidt une jeune libraire. Cette dernière voit dans la science-fiction la possibilité d'aborder des sujets philosophiques sous forme de romans d'aventures, de réfléchir à des problèmes fondamentaux des sciences humaines sous forme ludique. Elle persuade, en 1952, le propriétaire de la librairie, Jean Aubier, de la laisser organiser une grande exposition sur la science-fiction, qu'elle préparera pendant un an avec l'aide, entre autres, de Michel Pilotin et Jacques Bergier. Fin 1953, la librairie rouvre ses portes pour présenter l'exposition intitulée "Présence du Futur", en y invitant tout le milieu littéraire parisien. L'exposition aura beaucoup de succès, durera environ un an, et réunira tous ceux qui auront ensuite une influence sur la SF en France, de Jacques Bergier à Gérard Klein, de Philippe Curval à Jacques Sternberg et Boris Vian (entre autres).


Michel Pilotin, propose à Gallimard, pas convaincu, la création d'une collection de science fiction de prestige, plus littéraire, plus élitiste, qui aurait côtoyé la collection “Le Rayon Fantastique” . Gallimard rachète les éditions Denoël, et place à leur tête Robert Kanters, qui hérite du projet de collection qui va s'intituler “Présence du Futur”. 

 Première vague

1954
Le premier titre, “Les Chroniques martiennes” de Ray Bradbury, paraîtra en avril 1954, avec la tout aussi célèbre maquette de Massin, qui sera utilisée jusqu'en 1976. Les premiers titres publiés seront des manuscrits choisis par Michel Pilotin, puis ce sera les choix de Robert Kanters, aidé par Pilotin et Jacques Bergier (dont la revue Planète sera diffusée par Denoël), qui sélectionnent les titres à traduire. 

Parution de “La Couleur tombée du ciel” de Lovecraft, aux éditions Denoël, le 3ème trimestre 1954 (3 septembre 1954) dans la collection Présence du futur, n° 4 dans une traduction de Jacques Papy qui la montre à son ami Jean Cocteau qui sera trés impressionné.

 
Il écrira de trés bonnes critiques qui feront beaucoup pour la renommée de H.P Lovecraft en France. Cet ouvrage comprends les nouvelles suivantes: La Cou­leur tombée du Ciel, l'Abo­mination de Dunwich, le Cauchemar d'Innsmouth, Celui qui chuchotait dans les ténèbres.


Parution de “Dans l'abîme du temps”, aux éditions Denoël, 4ème trimestre 1954 (25 octobre 1954) Présence du futur, n° 5 dans une traduction de Jacques Papy. Cet ouvrage comprends les nouvelles suivantes: Dans l'abîme du temps, la Maison de la sorcière, l'Appel de Cthulhu, les Montagnes hallucinées. 


Jacques Bergier écrit un article pour la revue: Critique, en novembre 1954 ou il se révéle très documenté sur l'actualité Lovecraftienne aux USA, rendant même compte de Marginalia édité par Arkham House en 1944.

 
Les critiques élogieuses se suivront tout au long de l'année 1954. 
  •  Yvon Hecht : « Salut à Lovecraft conteur en marge de la science-fiction », in Paris-Normandie (Rouen), vendredi 24 sept. 1954 – en plein centre de la page 6,  Dans la rubrique « Plaisir de lire ». Premier article sur La Couleur tombée du ciel et premier grand article sur Lovecraft.
  • Michel Deutsch (par ailleurs traducteur) écrit das articles dans les revues: Bizarre, Esprit, Les Nouvelles Littéraires et l'Express 
  • Claude Ernould accompagne la préorigonale "Dans la maison de la Sorcière" parues dans les Lettres Nouvelles d'un article flatteur.
  • Alain Dorémieux et Igor B. Maslowski  publient de bonnes critiques dans Fictions.
  • Maurice Nadeau consacre une double page à Lovecarft dans le France Observateur n°230 du mardi 7 octobre 1954.  « H.P. Lovecraft, « supérieur à Edgar Poe » ? », dans « Lettres et Arts : Supplément bi-mensuel » n°16, pages 4 et 5.
  • La veille c'était Louis Pauwels qui publiait un long article dans Carrefour, n°525 du mercredi 6 octobre 1954, page 7,en annonçant qu'il était fier de publier le premier article sur Lovecraft en français : "L’Amérique découvre un nouvel Edgar Poe. Pour H.P. Lovecraft, des intelligences venues d’autres planètes s’apprêtent à détruire la Terre"(en fait Yvon Hecht l'avait fait deux semaines auparavant). Cet article est accompagné de deux documents, une reproduction de "The Lurking fear and other Stories" publié par Avon Book en 1947 et provenant sûrement de la la collection de Bergier, et la photo de Lovecraft qui sera mise en médaillon de tous les livres à venir et qui restera un temps la seule photo de Lovecraft connue.
  • Yves Touraine : « Yves Touraine lit : La Couleur tombée du ciel de H.P. Lovecraft » (mai 21 sept. 1954), in La Table ronde n°83, nov. 1954.
  • Y.-M. Rudel : « La Couleur tombée du ciel par H.P. Lovecraft », in Ouest-France (Rennes), 9 nov. 1954. 
  • Jacques Wolgen : « Au-delà d’une littérature de soucoupes volantes Howard Phillips [sic] Lovecraft annonce le règne d’êtres inconnus », in Les Dernières Nouvelles d’Alsace, 31 oct.-1er nov. 1954.
  •  Arion : « De Poe à Lovecraft », in Dimanche Matin n°89, 26 déc. 1954, p. 9. C.r. de La Couleur tombée du ciel et de Dans l’abîme du temps.
  • Michel Carrouges : « La Couleur tombée du ciel de Lovecraft » [C.r.] in Monde Nouveau-Paru  n°83-84, nov.-déc. 1954, p. 99.
  • André Dalmas : [C.r. de La Couleur tombée du ciel], La Tribune des nations n°478, 17 décembre 1954, p. 6.
  •   Claude Elsen (pseudonyme de Gaston Derycke) : [C.r. de La Couleur tombée du ciel], in La Nouvelle Revue française n°24, 1er déc. 1954, pp. 1103-1104. 
  • Claude Ernoult : « Lovecraft ou le mythe en révolution », in Les Lettres nouvelles n°XXI, nov. 1954, pp. 664-671 
  •  Aux limites de l’insolite et du fantastique », in Paris-Normandie, 3 déc. 1954, p. 8. Article absent du dossier de presse Denoël, mentionnant Dans l’abîme du temps de Lovecraft et Les Lettres nouvelles n°21 (citations de l’article de Claude Ernoult), mais surtout consacré à un livre de John Custance. 
  • Lucas de Leen (pseudonyme de Claude Elsen) : (C.r. de La Couleur tombée du ciel], in Dimanche Matin n°78, 10 oct. 1954.  
  • Igor B. Maslowski : [C.r. de La Couleur tombée du ciel], in Fiction n°11, oct. 1954, pp. 113-114.- : [C.r. de Dans l’abîme du Temps], in Fiction n°14, janv. 1955, pp. 109-111. 
  • Y.-M. Rudel : « La Couleur tombée du ciel par H.P. Lovecraft », in Ouest-France (Rennes), 9 nov. 1954. 
  • Yves Touraine : « Yves Touraine lit : La Couleur tombée du ciel de H.P. Lovecraft » (mai 21 sept. 1954), in La Table ronde n°83, nov. 1954.
  • *** : [C.r. de La Couleur tombée du ciel], in Paris-Match n°289, 9-16 oct. 1954, p. 82.  

 

1955
Parution de “Démons et Merveilles”, de Lovecraft aux éditions des Deux Rives 4ème trimestre 1955 (novembre 1955), dans la collection Lumières interdites et avec une traduction de Bernard NL, et une introduction de Jacques Bergier désormais célèbre car reprise maintes et maintes fois: "H.P. Lovecraft, ce grand génie venu d'ailleurs". Cet ouvrage comprends les nouvelles suivantes: Le Témoignage de Randolph Carter, La Clé d’argent À travers les portes de la clé d’argent [avec E. Hoffmann Price], À la recherche de Kadath.


1956
Parution de “Par-delà le mur du sommeil”  aux éditions Denoël, 4ème trimestre 1956 (19 octobre 1956) Présence du futur, n° 16. Traduction de Jacques Papy.Cet ouvrage comprends les nouvelles suivantes: Par-delà le mur du sommeil, les Rats dans les murs, le Monstre sur le seuil, Celui qui hantait les ténèbres, 'Affaire Charles Dexter Ward.


Parution dans la revue Fiction N° 36, novembre 1956 d'une nouvelle de Lovecraft: “Celui d'autre part” (The outsider - Weird Tales, avril 1926) - Traduction d'Alain Dorémieux. 

 
1957
Dans le Cahier d'Etudes d'Ailleurs de Mai 1957, un article de Jacques Bergier : "H.P. Lovecraft" (article remanié de celui paru dans la revue Critique n°90 de 1954)


1958
dans la revue ésotérique Revue "La Tour Saint Jacques", de R. Amadou n° 16, juillet-aout 1958, note de Jacques Bergier sur "Lovecraft, l'Islam et le Graal"


Les années 60

1960
Dans leur livre: “Le Matin des Magiciens” (aux Éditions Gallimard dans la “Collection Blanche”) sur le réalisme fantastique,et qui eut un succés considérable, Louis Pauwels et Jacques Bergier mentionnent à trois reprises Lovecraft en le plaçant dans la perspective de Charles Ford.


1961
Parution de “Je suis d'ailleurs” de Lovecraft, aux éditions Denoël, 1er trimestre 1961 (5 février 1961) Collection Présence du futur n° 45. Traduction de Yves Rivière. Cet ouvrage comprends les nouvelles suivantes: Je suis d'ailleurs, la Musique d'Erich Zann, l'Indicible, Air froid, le Molosse, la Maison maudite, la Tourbière hantée, Arthur Jermyn, le Modèle de Pickman, la Cité sans nom, la Peur qui rôde.


Parution de la revue Planète n° 1,en octobre 1961 (Denoël). "En 1960, Jacques Bergier et Louis Pauwels, cosignent un ouvrage destiné à connaître un succès fulgurant. Brassant des sujets aussi divers que les dernières avancées de la science, les sociétés secrètes, la sociologie, l’alchimie ou l’occultisme, “Le Matin des magiciens” a pour ambition d’ouvrir la voie à une nouvelle révolution culturelle, sociale et artistique, celle du « réalisme fantastique ». Un an plus tard, en guise d’extension au livre, sera créée la revue Planète avec pour slogan: “Rien de ce qui est étrange ne nous est étranger!”. Le numéro 1 comportera l'article “Lovecraft, ce grand génie venu d'ailleurs”, de Jacques Bergier maintes fois cité, publié et remanié et la nouvelle de Lovecraft "Hypnos" , traduite par Jacques Bergier et Louis Pauwels


1965
Entrée de H.P Lovecraft dans le Dictionnaire Larousse Illustré.


1969
Parution de “ Dagon” de Lovecraft aux éditions Pierre Belfond dans la collection Domaine Fantastique, quatrième trimestre 1969 (20 octobre 1969), Avec une préface de François Truchaud : "H.P. Lovecraft ou dire l'indicible". Cet ouvrage comprends les nouvelles suivantes inédites à l'époque: Dagon, la Tombe, Polaris, la Malédiction de Sarnath, le Bateau blanc, les Chats d'Ulthar", Celephais, De l'au-delà, le Temple, l'Arbre, les Autres dieux, a Quête d'Iranon, Herbert West, réanimateur, Hypnos, le Festival, Prisonnier des pharaons, Lui, Horreur à Red Hook, l'Étrange maison haute dans la brume, Dans les murs d'Eryx, le Clergyman maudit, la Bête de la caverne, l'Alchimiste, la Poésie et les dieux, la Rue, la Transition de Juan Romero, Azathoth, le Descendant, le Livre, la Chose dans la clarté lunaire.


Parution de "Epouvante et surnaturel en Littérature" de Lovecraft aux Editions Christian Bourgeois Collection 10/18. Traduction de de Jacques Bergier et François Truchaud.


Parution en 1969 du "Cahier de L’Herne", n° 12 consacré à Lovecraft, avec des illustrations de Philippe Druillet, et des traduction de l’anglais de Jacques Parsons et François Truchaud. Le premier livre en France qui analyse en profondeur, l'oeuvre, l'écrivain et le mythe.

 
Dans le journal (le 21/11/1969) La Tribune des Nations, un article de Jacques Bergier: "Stèle pour Howard Philips Lovecraft".

 

C'est aussi en 1969 que des fanzines et revues apparaisent comme Horizons du fantastique, l'Ecran fantastique, et Miroir du fantastique qui parleront de l'oeuvre de HPL.

Les années 70

1970
Un jeune étudiant américain originaire de Providence, Paul R. Michaud, débarque à Paris et constate avec stupeur qu'un écrivain de sa ville natale: H.P Lovecraft est dans toutes les devantures de librairies et connait en France un succés sans précedent alors qu'il est quasiment inconnu dans son propre pays. Il écrira un article pour le Providence Evening Bulletin 108, N° 302 ( du 29 December 1970) intitulé " In Paris, Lovecraft lives" (A Paris, Lovecraft est vivant) qui annonce le retour au pays de l'écrivain tombé, là bas, dans l'oubli.


Sortie en France d'un film de 1964 vaguement inspiré des récits de Lovecraft: “La Malédiction d'Arkham” de Roger Corma. A cette occasion els éditons Denoël imprimment une jaquette  avec le titre et une photo du film pour: " Par delà le mur du Sommeil". La revie Miroir du fantastique (n°21 juin 1970) en fera autant.
 

1972
Parution de “Lovecraft ou du fantastique” de Maurice Levy, aux éditions Christian Bourgois. Collection 10/18. Un travail de thése réécrit qui fut longtemps la seule étude complète disponible sur Lovecraft à l’exception du travail collectif de l’Herne. 


1976

De retour aux USA, Paul R. Michaud fonde Necronomicon Press, avec son frêre Marc de onze ans son cadet, une maison d'édition destinée à relancer l'intéret pour les oeuvres de H.P Lovecraft  avec des rééditions de ses écrits de fiction ou non et son étude à travers de petits fascicules, les "Lovecraft Studies" et "Crypt of Cthulhu" entre autres avec des pionniers comme Dirk W. Mosig, Stefan R. Dziemianowicz, Kenneth W. Faig , etc.. et S. T. Joshi, incluant la biographie "définitive" de Lovecraft par ce dernier: "H. P. Lovecraft: A Life", constamment rééditée. Il laissera au bout d'un temps les rênes de la maison à son frêre Marc R. Michaud.


Parution des “Lettres d'Arkham” aux éditions Glénat/Marginalia.Livre illustré par Moebius est constitué d'une sélection thématique d'une vingtaine de lettres classés par ordre alphabétique, sans annotations.


1978

Parution des “Lettres 1” de H.P. Lovecraft, aux éditions Christian Bourgois qui réunit une sélection de lettres que Lovecraft a écrites entre 1914 et 1926 et présentée par Francis Lacassin.  Il n'y aura que le premier de publié sur les cinq que devaient compter la collection suite à la mort de leur traducteur Jacques Parsons.




En septembre 1978, parution du numéro spécial de la revue de BD Métal Hurlant consacré à Lovecraft



Mort le 23 novembre 1978 de Jacques Bergier. H.P Lovecraft perd son plus fidéle ami français et celui qui aura dés le départ compris l'importance et la portés de l'oeuvre de l'écrivain de Providence et ura aidé à le faire (re)connaitre.


Les années 80

1987

Cinquantenaire de la mort de H.P.Lovecraft le 15 mars 1987.

H.P. Lovecraft, le conteur des ténèbres (Dreamer on the Night Side) par Frank Belknap Long, aux éditions Encrage. Biographie écrite par l’un des plus réguliers correspondant et ami de HPL. Un témoignage très intime sur la personnalité de Lovecraft enrichi de très bonnes photos et d’illustrations. 


Parution du jeu The Lurking Horror  réalisé par Infocom. Le jeu fut écrir par Dave Lebling et largement inpiré par les écrirts de HPL et le mythe de Cthulhu.


1988
Lovecraft, le roman de sa vie (Lovecraft, a Biography) par L. Sprague De Camp, Nouvelles éditions Oswald. La première biographie très complète mais dépassée par celle de S.T Joshi non traduite à ce jour.

Phénix N° 35 : dossier H.P. Lovecraft. Une bibliographie et une étude très précise - la meilleure disponible en français à cette époque, réalisée en partie avec l’aide de Jacques Van Herp.

1989

Cahier d'études lovecraftiennes I : lettres d'Innsmouth par H.P. Lovecraft, éd. Encrage. Il s'agit d'un choix de lettres ainsi que du témoignage “Un mari nommé HPL” de l'épouse de Lovecraft, Sonia Greene, et du texte biographique “Défense de Dagon”. Les cahiers reprendront et traduiront des textes de Necronomicon Press entres autres et feront connaitre à travers leurs trés beaux livres rouges reliés, l'oeuvre et la vie de H.P Lovecraft (collection dirigée par Josph Altairac).



C'est aussi en 1989 qu' Eldritch Games Limited (les bien nommés!) pour Electronic Arts sortent, pour les machines 16 bits  de l'époque (Atari, Amiga, et MS-Dos): The Hound of Shadow, le premier jeu d'influence Lovecraftienne. C'est un jeu purement textuel, en anglais, avec des éléments de jeu de rôle,  parsemé de quelques images et d'écrans ou l'on clique sur des objets pour passer à la question suivante. L'action se déroule en 1920 à Londres, alors que vous assistez à une séance de spiritisme, un événement étrange se produit et vous découvrez que vous devez échapper à une malédiction, celle du chien de l'ombre. Vous arpentez alors les librairies spécialisées dans l'occulte, et la bibliothèque de Londres pour recueillir des informations sur ce qui vous poursuit et pour neutraliser son action néfaste dans un temps donné. Le tout au clavier en posant des questions grâce à des mots clés! Vraiment un autre monde quand on parle de jeu...vidéo. Malgré cela, ou a cause de cela le jeu eut un succès considérable.


Les années 90 

1990
 
Centenaire de la naissance de Lovecraft le 20 aout 1990. 

1991
 
Parution du Tome 1 et 2 des “Oeuvres de H.P. Lovecraft. Sous la direction de Francis Lacassin. 
Editeur : Robert Laffont Collection : Bouquins. Tout Lovecraft réuni en 3 volumes, le rêve.



1992
Parution du Tome 3 des “Oeuvres de H.P. Lovecraft,” 5 mars 1992 , Sous la direction de Francis Lacassin. Editeur : Robert Laffont Collection : Bouquins


En 1992  Infogrammes crée "le" jeu qui allait devenir une révolution mondiale : Alone in the Dark. C'est le premier survival-horror de l'histoire du jeu vidéo réalisé avec des personnages et des objets en polygones sur des arrière plans en bitmap. Le jeu s'inspire bien entendu des écrits de Lovecraft, et multiplie  les références au mythe de Cthulhu. L'histoire: en 1924, Jeremy Hartwood, un artiste renommé s'est suicidé dans son manoir de Derceto en Louisiane, réputé maudit. Vous incarnez soit, Edward Carnby un détective privé ou  la nièce du défunt Emily Hartwood, qui décident d'enquêter sur  la disparition du peintre dans le funeste manoir. Ils  y entrent et soudain les portes se ferment derrière eux et des bruits étranges se font entendre...

  
1993

Infogrames toujours, sort un nouveau jeu d'aventure non pas textuel mais "point'n'click" et  toujours de veine Lovecraftienne: Shadow of the Comet. L'action se situe  en 1910, le héros John Parker, est un astronome qui collabore à la revue scientifique anglaise British Scientific News. Il fait des recherches sur les travaux d'un certain Lord Boleskine qui a observé la comète de Halley lors de son dernier passage en 1834. Boleskine, dans ses notes, laissa entendre qu'il avait découvert des faits extraordinaires et à la fois étranges à Illsmouth (sic), une petite ville côtière en Nouvelle Angleterre... Mais peu après il avait sombré, comme pas mal de gens, dans la folie.  John Parker décide d'en savoir un peu plus et part pour la ville d'Illmouth car après 76 ans la comète va bientôt refaire un passage près de notre planète.  

Les années 2000

2005

L'Appel de Cthulhu est un jeu de rôle créé aux États-Unis au début des années 1980 par Sandy Petersen. Le titre vient de la nouvelle du même nom écrite par l'écrivain fantastique américain H. P. Lovecraft.
Le jeu est édité par Chaosium et était publié en France par Jeux Descartes jusqu'en 2005. La licence française du jeu a été reprise en 2008 par les Éditions Sans-Détour.


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vendredi 12 juillet 2013

Ou se trouve 'Innsmouth et quelle ville inspira sa création?

Une très intéressante discussion du siécle dernier (1998) trouvée dans les archives de usenet (un des ancêtres d'internet pour les plus keunes) de Donovan K. Loucks webmestre à l'époque de lovecraft.com avec d'autres Lovecraftologues sur Innsmouth et sa possible localisation et sa possible source d'inspiration.

Voici la traduction:

[TSOU] "The Shadow over Innsmouth"

Il y a deux semaines, j'ai posté un long article sur l'histoire dont nous parlions à l'époque, "Le Cauchemar d'Innsmouth". Eh bien, pas une seule personne n'a répondue à ce message. En fait, seules trois personnes (Daniel Harms, Alan Peschke, et moi-même) ont participés à la discussion sur cette histoire. Cela me déconcerte absolument, car je considère «Le Cauchemar d'Innsmouth" comme une des plus belles histoires de Lovecraft. Donc, je poste le même message à nouveau dans l'espoir de générer un peu plus de discussion sur ce grand récit.

Oui, je suis fou. Il vous a fallu tout ce temps pour le comprendre ?

Daniel Harms a écrit:

The Shadow over Usenet
"The Shadow over Innsmouth"

Sources: _The Dunwich Horror and Others_, Arkham; _The Best of H. P. Lovecraft_,Ballantine; _Crawling Chaos_, Creation.

Une autre grande source est la version de Necronomicon Press, annotée par ST Joshi et David E. Schultz et illustré par Jason Eckhardt. Elle a été initialement publiée sous forme de livre-carnet, mais a depuis été légèrement révisée et réimprimée en livre de poche parfaitement relié. Ce livre souligne bien quelques faits cachés, comme le nom du narrateur (Robert Olmstead) que Lovecraft mentionne dans ses notes pour l'histoire. Pourtant, cette édition pourrait faire quelques corrections mineures, parmi elles Rockport's Gap Head est incorrectement mentionnée comme “Cap" Head et le promontoire nommé Mother Ann existe, malgré l'avis contraire de Peter Cannon dans son autre grand livre "A la recherche du Newburyport de Lovecraft ".


Puisqu'il a trait à l'ambiance de la Nouvelle-Angleterre "The Shadow over Innsmouth" est devenu l'un de mes contes préférés de Lovecraft, et il est le favori de mon épouse, Pam. Plusieurs fois, nous avons fait le voyage le long de la route 1A du Massachusetts et de la route 133 à partir de Newburyport à Gloucester (et vice versa), en passant par Rowley, Ipswich, tout le long de ce chemin. Cette région est très sablonneuse et couverte de nombreux marais salants, tout comme Lovecraft le décrit. Elle est également très plate, ce qui rend les chutes “assourdissantes” de Lovecraft qui tombent le long de la "gorge" de la Manuxet anachroniques.
Innsmouth est initialement apparu dans "Celephais", même si elle semblait être en Angleterre.
Innsmouth apparaît également dans deux des sonnets dans "Fungi from Yuggoth" où elle est clairement située dans la Nouvelle-Angleterre. Vous pouvez trouver le texte complet de “Fungi from Yuggoth” dans les pages de Ricardo Maderia à:

>>> Lien

Pour les sonnets qui mentionnent Innsmouth, consultez «Le Port» (sonnet VIII) et "Les Cloches" (sonnet XIX).
L'histoire d'Innsmouth, selon Joshi, est une fusion des villes de la Nouvelle Angleterre que sont Newburyport et Gloucester. Je n'ai jamais dans aucunes des deux, donc je vais voir si quelqu'un qui y a été aimerait commenter cette affirmation.
Je peux comprendre pourquoi quelqu'un pourrait voir plus de similitudes entre Innsmouth et la Gloucester moderne qu'ils ne le feraient entre Innsmouth et la Newburyport moderne. La Gloucester moderne a plus l'aspect délabré que la Newburyport moderne, mais c'est encore un village de pêche prospère. La Newburyport moderne est un village balnéaire avec une Market Square (place du marché) restaurée qui sert de centre touristique à la ville. Mais en 1923, la Market Square était quasiment abandonnée:
Tout à coup, la voiture arrive sur une grande place, bordée de chaque côté par des bâtiments de commerce pittoresques en briques datant de la période révolutionnaire. C'était un spectacle comme nous n'en avions jamais vu auparavant - une section entière de batiments du 18ème siècle, conservée dans les moindres détails. Alors que la voiture passait, entrant de nouveau dans le délicieux dédale de rues anciennes et tournant à presque chaque coin de rue, nous nous demandions où se situait la partie moderne, mais après un certain temps les maisons s'éclaircissant nous nous sommes retrouvés en accélérant a passé les baraques. . . des pêcheurs vers les marais salants et la campagne au sud, avec le port de sable ensablé sur notre gauche, et la longue plage de Plum Island au loin. Alors, nous avons interrogé le conducteur, et découvert la vérité qui nous avait traversé l'esprit, mais fugitivement, avant. La vielle section Géorgienne était en vérité le seul quartier d'affaire aencore aujourd'hui!

(Lettre à Samuel Loveman en date du 29 Avril 1923)
Vos liens familiaux avec Newburyport va sans doute augmenter votre intérêt pour l'histoire d'Innsmouth". Newburyport est une étrange vieille ville à demi déserté par ses anciennes industries, et avec cet air de silence somnolent et de désertion partielle typique d'une ville qui a perdu environ la moitié de sa population depuis son apogée. Le port est à moitié rempli de sable, les quais et les entrepôts maritimes sont recouvert de mousse et en ruine, des blocs entiers de commerces vacants peuvent être trouvés dans les rues en front de mer, et certaines sections sont presque totalement inhabitées, avec de longues rangées de vieilles maisons de 200 ans barricadées et condamnés. Les centres d'affaires de l'artère principale sont pittoresques, avec des toits oblique mis en place juste après le grand incendie de 1811, et il y a quelques belles vieilles églises avec des clochers géorgiens blancs - dans l'une desquelles le célèbre évangéliste George Whitefield est enterré. Loin du front de mer se trouve la majestueuse High St., avec les grandes demeures de la noblesse coloniale et les armateurs de la naissante république. Newburyport était un grand centre maritime autour de 1800 - la période pendant laquelle il hébergeait le célèbre et excentrique "Lord" Timothy Dexter, dont vous avez sans doute entendu parlé ou lu quelque chose sur sa personne .... Il n'y a pas de lieu comme Newbuyport - pour sa vie industrielle retardée qui conservé sa saveur antique endormi dans une proportion étonnante.

Elle serait une rivale de Marblehead si elle était moins régulier dans sa topographie et son agencement, et si ses maisons étaient tout aussi vieilles et pittoresque que celles de la plus petite partie la mieux conservée. À certains égards, elle donne une meilleure idée de l'Amérique d'avant que ne le fait Salem ou Gloucester .... C'est l'une de mes villes préférées - une petite ville endormie pleine de maisons anciennes et en y regardant bien, comme il y a un siècle. C'est précisément le genre d'endroit sur leque j'écris si souvent dans mes histoires - et, en fait, dans "Le Cauchemar d'Innsmouth" j'en mentionne le nom et parle de beaucoup de ses rues.
(Lettre à Mme Herlow (Harold?) H. Hughes datée 1936)
C'est ce front de mer de Newburyport d'il y a 60 ans qui a inspiré la création de Lovecraft, pas le Newburyport d'aujourd'hui. Les commentaires de Joshi et Schultz sur la relation de Innsmouth à Gloucester sont probablement fondées plus sur l'article: "J'ai trouvé Innsmouth!" de Will Murray (_Crypt of Cthulhu_ n ° 57) qui sont en fait ses propres conclusions. Les articles de Will, comme ses autres articles sur la géographie Lovecraftienne, commence par dire que Innsmouth (ou Arkham ou Kingsport) ne peut pas être Newburyport (ou Salem ou Marblehead) parce les deux, la ville réelles et la fictifve sont mentionnées dans les histoires de Lovecraft. Mais Lovecraft n'a jamais dit dans ses lettres que ses villes fictives sont identiques aux véritables villes, mais sont, au contraire, basées sur elles. Voici deux exemples de la logique de Will:
Si Innsmouth était vraiment et simplement un Newburyport déguisé, alors le narrateur de cette histoire ne pouvait pas monter dans un autobus à Newburyport se rendre au sud à Innsmouth. ("In Search of Arkham Country", _Lovecraft Studies_, n ° 13, p. 55)
Ma théorie était fondée sur un fait simple. Le narrateur de l'histoire monte dans un bus à Newburyport afin d'atteindre Innsmouth. Par conséquent, Innsmouth, tout inspirée par Newburyport, se trouve sur un autre site. («J'ai trouvé Innsmouth", _Crypt de Cthulhu_, Vol. 7, n ° 7, p. 10)
Nulle part dans ses lettres Lovecraft ne dit que n'importe laquelle de ses villes fictives sont au même endroit que les villes du monde réel. Au lieu de cela, il dit que ces villes sont "suggérées par" ou constituent une "exagération de " villes véritables. Maintenant, ne vous méprenez pas, Will est un gars formidable et il a fait beaucoup de travaux très intéressant dans la géographie Lovecraftienne, mais cette “logique” ne cadre pas bien pour moi. Will dit que Innsmouth ne peut pas être Newburyport parce que celle-ci existe vraiment, et pourtant il continue alors à prétendre que Innsmouth est Gloucester - un autre endroit bien réel.

L'article de Will souligne également certaines coïncidences qui, selon lui, sont importantes. Par exemple, plusieurs des noms de rues dans Innsmouth peuvent également être trouvés à Gloucester. Toutefois, les noms des rues dans Innsmouth sont si fréquents qu''ils peuvent être trouvés dans de nombreuses villes de la Nouvelle-Angleterre. Les noms des 21 rues mentionnées dans "Le Cauchemar d'Innsmouth” sont Adams, Babson, Bank, Bates, Broad, Church, Eliot, Fall, Federal, Fish, Lafayette, Main, Marsh, Martin, Paine, River, South, State, Waite, Washington, et Wate Street.

En cherchant dans Streets98 de Microsoft J'ai trouvé que Gloucester a seulement 8 de ces rues (Adams, Babson, Church, Federal, Main, Marsh, River, et Washington), tandis que la ville de Newburyport, que Will semble vouloir ignorer, en a 10 (Adams, Broad, Federal, Lafayette, Main, Marsh, River, State, Washington, and Water). [La note 78 de Joshi et une version annotée Schultz dit que: “l y a une Fish Street à Gloucester", mais je n'ai jamais été capable de la trouver ...] Même Salem et Danvers ont 11 de ces noms de rues, tandis que Fall River , Haverhill, et Marlborough elle en ont 14. De toute évidence, cet argument ne fait rien pour démontrer que Gloucester a été l'inspiration de Lovecraft pour Innsmouth, même si on pourrait être en mesure de faire valoir qu'il a pris ses noms de rues de Haverhill

(Soit dit en passant, à la suite de tout cela, et en recherchant des noms de rues, j'ai découvert qu'il y a une dizaine de rues aux États-Unis nommées d'après celles de Dunwich, et même une Arkham Way à Milford, Michigan. Il y a aussi une avenue Lovecraft à Brockton , Massachusetts).

D'autres similitudes que Will note sont le Légion Memorial Hall et la maison Sargent-Murray-Gilman-Hough House. Le Légion Memorial Hall est "une grande smaison à piliers " qui montre encore un “signe noir et or sur le fronton” et un rond point en face de ce dernier.

Vous pouvez voir ma propre photographie de celle-ci à:

>>> Lien

Une description de ce bâtiment et de ses environs ressemble un peu à l'Ordre ésotérique de Dagon à Innsmouth, et pourtant je ne peux pas m'empêcher de penser que c'est une pure coïncidence. La zone en face du Légion Memorial Hall est un carré avec une statue de Jeanne d'Arc en son centre - pas du tout les “restes d'une pelouse circulaire". Mais, les deux ronds-points, juste au nord de Gloucester ont peut-être suscités l'intérêt de Lovecraft car les rond points sont assez fréquents dans le Massachusetts, mais rare dans le Rhode Island.

Will pense aussi que la maison Sargent-Murray-Gilman-Hough peut avoir inspiré Lovecraft pour l'hôtel Gilman et le personnage de Joe Sargent. Cependant, Gilman House est un hotel de 5 étages de haut et possède au moins 28 chambres par étage (le narrateur séjourne dans la chambre 428), tandis que la maison Sargent-Murray-Gilman-Hough House est une maison de trois étages. Will va même jusqu'à relier les fenêtres à pignon existant sur la vraie maison à la "coupole couronné" de la maison Gilman, comme si Lovecraft ne connaissait pas la différence entre ces deux éléments architecturaux différents.

Lovecraft n'a pas besoin d'une maison dans le monde réel pour qu'elle l'inspire pour le nom d'un hôtel fictif. Des noms tels que Sargent et Gilman (et Babson, Waite, Eliot, Pierce, et Garrison) sont très fréquents dans le comté d'Essex et la péninsule de Cape Ann. Tou ce queLovecraft avait à faire était ramasser un de ces noms et de l'accoler à un hôtel. Il a fait la même chose avec les noms de Derby et Crowninshield dans "La chose sur le seuil”, et pourtant les gens prétenent que les maisons de Salem, Elias Haskett Derby et Crowninshield-Bentley en furent les inspirations (la maison Crowninshield Clifford serait une meilleure candidate si je pensais que Lovecraft avait besoin d'un homologue du monde réel à la maison Crowninshield fictive). Ces deux maisons sont maintenant les maisons les plus importantes associées aux noms Derby et Crowninshield, et ainsi attirent l'attention des géographes Lovecraftiens. Peut-être que l'hôtel Gilman House n'est rien de plus qu'un jeu de mots ...

Un article que j'ai été surpris de trouver un peu plus convaincant est le "Trip to Innsmouth" de Tani Jantsang (_Crypt of Cthulhu_, Vol. 13, No. 1), en dépit de son caractère incohérent et décousu. Dans cet article, Tani conduit le long de la côte de Newburyport à Rockport, découvre le brise-lames dans Sandy Bay de Rockport, et en vient à la conclusion qu'il doit avoir inspiré Lovecraft pour le récif du diable. Après avoir vu le brise-lames pour moi-même, je dois avouer que c'est assez convaincant. Il a été construit en 1885 au-dessus d'un récif (Avery Ledge) qui est à un miles et demi de Rockport, mais a été abandonné quand l'argent pour le construire a manqué. C'est maintenant un grave danger pour la navigation et apparaît exactement comme je m'y attendrais du récif de diable de Lovecraft à bien y regarder. En bref, je pense que les trouvailles providentielles de Will l'ont mal pilotées (et les autresLovecraftiens aussi). Si ils pouvaient être transportés à la Newburyport du temps de Lovecraft ils changeraientt sans doute d'avis sur la question. Peut-être qu'ils devraient simplement prendre Lovecraft au mot:
L'intrigue Je suis en train d'expérimenter concerne une autre commune ville fictifve du Mass.- "Innsmouth" - qui est vaguement suggérée par la ville antique et presque morte de Newburyport.
(Lettre à Août Derleth en date du 14 Novembre 1931)

Ma scène ne sera pas appelée Newburyport, mais sera la maudite ville maritime d'Innsmouth, entre Newburyport et Arkham.
(Lettre à Clark Ashton Smith datée du 20 Novembre 1931)

Mon nouveau "Innsmouth" est une tentative d'obtenir sur le papier ma réaction aux ports morts et en décomposition de la côte de la Nouvelle-Angleterre, dont Newburyport, MA est le type suprême.
(Lettre à Clark Ashton Smith datée du 28 Janvier 1932)
Je suis vraiment content que vous aimiez "Innsmouth" – que vous pouvez localement, dans une certaine mesure visualiser après avoir vu Newport et Marblehead, et bien Newburyport est plus particulièrement mon modèle.
(Lettre à Donald Wandrei datée du 8 Mars 1932)
"Innsmouth" reflète une sorte d'exagération de l'ancienne Newburyport, au Massachusetts, dont la quiétude et de la dépopulation croissante sont en train de devenir presque spectrale.
(Lettre à Robert Bloch datée du 9 mai 1933)
"Innsmouth", comme je l'ai peut-être dit la dernière fois, est une exagération de Newburyport, au Massachusetts
(Lettre à Robert Bloch datée fin mai 1933)

Impossible d'aller à Newburyport (Innsmouth) cette fois.
(Lettre à E. Hoffmann Prix en date du 19 Septembre 1933)
Vient ensuite "Le Cauchemar d'Innsmouth» - écrit en Novembre 1931 comme une sorte d'écho à un voyage Newburyport que j'ai fais avec W. Paul Cook le mois précédent.
(Lettre à F. Lee Baldwin en date du 29 Avril 1934)

L'histoire "Innsmouth" fut suggérée par l'ancienne et en décomposition ville de Newburyport, MA.
(Lettre à F. Lee Baldwin en date du 27 Juillet 1934)
"Innsmouth" est une version considérablement tordue de Newburyport, MA
(Lettre à Emil Petaja en date du 29 Décembre 1934)
[Gustav Meyrink Le Golem] faisant de l'ancien ghetto miteux de Prague ce que je m'efforçais en vain de le faire pour pourrir Newburyport dans le The Shadow over Innsmouth ...
(Lettre à James F. Morton en date du 4 Avril 1935)
Salem est, très grossièrement (même si elle n'a pas de collège) le prototype de mon imaginaire "Arkham" - tout comme Marblehead est "Kingsport" et Newburyport "Innsmouth".
(Lettre à Henry Kuttner en date du 16 Février 1936)

Grosso modo, "Innsmouth" (une exagération de la pittoresqu et décatie Newburyport) est censé être sur la côte marécageuse un peu au sud de la vraie Newburyport.
(Lettre à Fritz Leiber en date du 9 Novembre 1936)
Comment peut-on ignorer toutes ces preuves? (Soit dit en passant, ces quatre observations presque identique à Morton, Derleth, Rimel et Searight sont un exemple de la façon dont Lovecraft pouvait copier le contenu de ses lettres à divers correspondants dans le but de gagner du temps.)

Alors, où je pense qu'Innsmouth se trouve? Eh bien, ce n'est certainement pas dans ce monde, car le monde qui existe clairement a un certain nombre de différences par rapport au nôtre, en dépit d'une variété de similitudes. Dans ce monde, je le placerai entre, et à l'est de Rowley et d'Ipswich, puisque le narrateur évoque le “chemin de fer abandonné à Rowley ... étendu au nord-ouest» et “la route étroite à Ipswich allait vers le sud-ouest (“à gauche”, comme il a regardé par la fenêtre ouest de sa chambre d'hôtel). Et, pour suivre la description de Lovecraft, je dois raccourcir Plum Island de trois miles et alors je devrais jeter le Manuxet aussi. Comme vous pouvez le voir, repérer l'emplacement «réel» d'une ville fictive est plutôt inutile ... Par ailleurs, sans son “Guide Touristique d'Innsmouth" Joseph Morales fait une analyse très approfondie de la géographie et des rues de Innsmouth. Vous pouvez trouver ce guide et une carte d'Innsmouth à:

>>> Lien

Enfin, Daniel poursuit:

Les Shoggoths des “Montagnes hallucinées" et le dieu Dagon phénicien sont mentionnés ... Ce serait le dieu Dagon Philistin qui est mi-homme et mi-poisson. Je ne voudrais pas que des Philistins autour de nous subissent quelque contrariété. Vous savez comment ils peuvent devenir ...